Voilà la ponction a eu lieu hier.
Après un traitement de cheval et 3 follicules à point, il était temps de passer au bloc, en espérant que 3 autres petits follicules auraient raccroché au wagon.
Grosse crise de panique en arrivant au bloc. Le stress, les larmes, essouflement. Un peu d'oxygène et ça se calme.
Je m'endort. Je commence à me réveiller pas encore sortie du bloc. On me remonte , je suis dans le coltard.
Tout va bien.
J'ai pas mal a tel point que je me demande si j'ai vraiment eu une ponction.
Finalement j'ai la peche. On descend ma collègue de chambrée, elle remonte, elle passera les 2-3 heures qui suivront dans le coltard. On attend les résultats de la ponction.
Le gygy qui a fait la ponction vient nous voir.
Il s'adresse à moi, pose sa main sur moi d'un air compatissant.
Ca sent pas bon.
Il me dit qu'il a pas de bonnes nouvelles.
Je sens les larmes monter.
On est pas seuls dans la chambre donc je retient mes larmes mais je sais qu'elle finiront par couler, il faudra qu'elle coulent. Il faudra que j'évacue tout cela par les larmes.
Le gygy m'annonce qu'il a ponctionné tout ce qu'il avait pu, soit 5 ovocytes, mais qu'aucun n'était mature, donc il n'a pas pu les micro-injecter.
Je suis anéantie. Je m'attendais à pas avoir beaucoup d'embryons, je m'attendais à ce que mes embryons n'aillent pas jusqu'au stade du blasto.
Mais je n'avais pas imaginer faire une ponction blanche. Faire tout ça pour rien.
Si les embryons n'étaient pas allés jusqu'au stade du blasto et vu qu'on avait décidé d'aller jusqu'au stade du blasto , l'échec aurait été notre décision, on aurait pris un pari et on aurait perdu.
Mais on a même pas pu prendre ce pari, car la nature s'acharne encore sur nous.
Le gynéco s'étonne du résultat vu que j'avait un traitement à 450ul par jour et surtout vu que j'ai même pas encore 30 ans.
Il me conseille de prendre RDV avec ma gygy pour faire le point.
J'ai même pas envie.
Comme l'impression de me battre contre des moulin à vent.
Comme l'impression que ma stimulation revient à pisser dans un violon.
Une partie de moi veux arrêter la PMA, prendre tous mes flacons restant de menopur et les piétiner bien comme il faut, prendre tous les ovules d'estima G et les jeter dans mes chiottes, déchirer toutes les ordonnances PMA une par une pour en faire des confettis.
Mais ça n'apaisera pas ma colère.
Une partie de moi veux continuer la PMA. Pour n'avoir aucun regret.
Pour mon homme aussi, car il n'y est pour rien dans tout ça, et il a le droit que je fasse tout ce que je peux pour lui offrir des enfants.
Et parce que tant que y'a de la PMA y'a de l'espoir.
Le comble dans tout ça c'est que gygy m'annonce qu'il faut quand même que je fasse au moins une semaine de traitement Estima G pour retarder les vilaines car si elles arrivent trop tôt j'aurait droit de douiller de la mort.
Bref trop de bonheur tout ça.
Je fais bonne figure. Je blague avec l'infirmière, avec l'autre couple qui lui a fait une très belle récolte.
Une fois dans la voiture je peux enfin m'effondrer et évacuer ma frustration .
NB: Pour infos ma décision était déjà prise, elle n'en est que confirmée: je change de centre PMA!
Et je fais dès que possible la PDS que ma future gygy m'a prescrite et notamment l'AMH qui fournira peut être une explication à ce qui s'est passé (quoi que j'aimairait pas trop non plus, car si elle fournit une explication, ça présage rien de bon pour l'avenir)