Au cours d’une procédure d’adoption on passe par 10 000 étapes.
Au début on veut adopter parce que l’on veut réunir 2 besoins : le notre, c’est à dire le besoin de fonder une famille. Et le besoin d’un enfant d’avoir un foyer stable, des parents chaleureux et pleins d’amour, etc
Puis petit à petit, on (la société, les services sociaux, etc) nous ramènent à la réalité : nous les parents nous n’avons pas un « droit » à l’enfant. Les procédures d’adoption se placent avant tout du point de vue de l’enfant : il faut trouver un parent à des enfants.
Ca parait tout con dis comme ça.
Mais dans le fond ça remue.
Bien sûr qu’il faut trouver des parents à une enfant , mais vous avec votre besoin viscéral de fonder une famille, vous vous trouvez confronter à un vide potentiel, celui de ne jamais se voir confié d’enfant, celui de ne jamais fonder de famille.
Et ce vide il faut l’affronter , le regarder en face.
Après ça, vous vous dites « OK, je n’aurai jamais d’enfant…. Enfin peut être »
Mais à chaque étape , vous devez prouver à quel point vous voulez un enfant, et à quel point vous saurez « bien l’accueillir ». Car vouloir un enfant, tout le monde veux bien vous croire.
Mais vouloir un enfant ne fait pas nécessairement de vous des bons parents.
Alors vous vous mettez à réfléchir sur la manière dont vous pourrez être de bons parents, et sur la manière dont vous pourrez le prouver.
Vous en voulez à la terre entière, car la terre entière , elle n’a pas eu à prouver si elle serait une bonne mère.
Puis viens le tour des OAA auprès desquels vous postulez.
Et là, vous devez plus que prouver que vous serez de bons parents, mais vous devez prouver que vous serez de meilleurs parents que les autres (he bien oui parce que le nombre de places sont limitées, et qu’il y a concurrence entre « bons parents postulants »)
Bien sûr au milieu de tout cela il faut rester soi même. Car si vous essayer à tout prix de faire bonne figure, ne vous leurrez pas, vous ne tromperez personne.
Alors non, c’est clair, faut bien vous dire un truc, vous n’avez pas de droit à l’enfant. Et ça, ça fait mal.
Mais c’est la vérité.
Et vous comprenez pas au début pourquoi ?
Eh bien peut être parce que la misère ne crée pas l’adoptabilité. Parce qu’un enfant qui mange qu’un repas pas jour grâce au dur labeur de ses parents n’est pas adoptable.
Parce qu’on s’illusionne d’images d’épinal où l’on voit des enfants malnutris à la télé, et où l’on s’imagine qu’il serait bien mieux chez nous. Mais ces enfants ont un papa ou une maman, voir les 2, ou des frères et sœurs, des grands parents et des oncles et tantes.
Ces enfants ont une famille.
Il ne faut pas confondre humanitaire et adoption.
Parce qu’on s’illusionne à croire qu’il y a pleins de bébés orphelins qui attendent sagement des parents dans un orphelinat.
Or les parents décèdent quelques fois , mais ils laissent derrière eux des enfants de tout âge , rarement des nourissons, et plus souvent des enfants de 2 à 10 ans, voir plus.
Parce qu’au dela du besoin d’enfant que l’on peut avoir en tant qu’adoptant , il faut aussi se demander si l’arrachement de l’enfant à son milieu d’origine ne lui fera pas plus de mal que de bien.